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Le COVID19 pour les intelligents qui s'ignorent

Tout ce que vous voulez savoir sur le covid19 sans jamais oser le demander

L'hémoglobine du ver marin arénicole, un espoir pour le traitement du covid19 ?

Ver arénicole source ARS Centre Val de Loire

Ver arénicole source ARS Centre Val de Loire

L'arénicole et son hémoglobine particulière

L'arénicole est un ver marin qui vit dans le sable, on le trouve à marée basse, sur les plages de l'atlantique. Il contient une grosse molécule d'hémoglobine, appelée érythrocruorine (pour rappel, l'hémoglobine est une molécule complexe responsable de la coloration rouge du sang). Contrairement à l'hémoglobine humaine, qui ne peut être transportée dans le sang qu'à l'aide des globules rouges, celle de l'arénicole est extracellulaire et est transportée dans un système s'apparentant à des vaisseaux sanguins, où elle est solubilisée.
 
 
Caractéristiques de l'érythrocruorine
 
Elle est 50 fois plus grosse que l'hémoglobine humaine et contient 156 globines alors que l'hémoglobine humaine n'en contient que 4. Elle est donc 40 fois plus efficace pour transporter l'oxygène dans le sang car elle a 40 fois plus de récepteurs (pour rappel : les globines possèdent chacune un hème au centre duquel se trouve une molécule de fer qui s'associe au dioxygène (O2) pour assurer son transport vers les tissus qui en ont besoin). En outre, elle est 250 fois plus petite qu'un globule rouge.
 

 

Les spécificités de cette super hémoglobine 

A la différence de l'hémoglobine humaine, pour laquelle on doit tenir compte du groupe sanguin du donneur, cette molécule extracellulaire se dissous directement dans le sang et est équivalente à une hémoglobine d'un donneur O négatif (pour rappel : il existe à la surface des globules rouges des groupements qui permettent de différencier les différents groupes sanguins. Une personne de groupe sanguin O négatif est un donneur universel car ses globules rouges ne possèdent aucun antigène à leur surface ainsi son sang ne peut être rejeté par les receveurs ayant des groupes sanguins différents, son sang peut donc être donné sans risque à tout le monde).

De plus, étant donné que ce ver marin survit à marée basse, hors de son milieu aquatique, son métabolisme s'est adapté au cours des millénaires à l'hypoxie (faible teneur en oxygène dans l'air), développant ainsi une forte affinité pour l'oxygène, bien meilleure que celle de l'hémoglobine humaine.

Autre spécificité, en cas d'ischémie (rétrécissement du diamètre d'un vaisseau sanguin), l'hémoglobine d'arénicole pourra plus facilement se faufiler du fait de sa petite taille, contrairement aux globules rouges.

 Dans notre organisme l'oxygénation des tissus se fait par l'intermédiaire des globules rouges qui viennent se fixer sur des récepteurs spécifiques pour transférer l'oxygène. Dans le cas de l'hémoglobine de l'arénicole, le transfert d'oxygène se fait par un mécanisme de gradient (du milieu le plus concentré vers le moins concentré), il pénètre donc, sans spécificité, dans les cellules des tissus qui en ont besoin.  

 

Les applications possibles de ce respirateur moléculaire universel

Par conséquent elle pourrait facilement être injectée dans le sang de n'importe quel receveur afin de renforcer l'apport en oxygène et/ou améliorer l'oxygénation artificielle

Elle est actuellement utilisée dans les solutions de préservation et de transport des organes en attente de greffes (greffe de rein) et permettrait de mieux oxygéner les greffons.

Elle pourrait être utile en cas de manque d'oxygénation d'un organe (ischémie - par rétrécissement des vaisseaux sanguins ou leur obstruction), d'altération des globules rouges ou de déficit du transfert du dioxygène au niveau des alvéoles pulmonaires. Cette molécule agirait alors en synergie avec les globules rouges afin d'assurer une meilleure oxygénation des tissus.
 
Grâce à ses propriétés oxygénantes et en s'affranchissant de la spécificité des groupes sanguins, l'hémoglobine d'arénicole fait ainsi office de respirateur moléculaire universel. Elle a un avenir prometteur devant elle et plus particulièrement pour des applications nécessitant un apport important en oxygène mais aussi pour lutter contre des anémies chroniques, en cas de chocs traumatiques...
 
 
Un espoir malheureusement furtif pour le covid19
 
L'hémoglobine de ce ver marin devait être étudiée dans le cadre des thérapies alternatives pour les patients atteints du COVID19 dans le cadre de l'essai Monaco, qui prévoyait de la tester dans une étude clinique, les premières doses d'HEMO2life (érythrocruorine) venaient d'arriver dans les pharmacies des hôpitaux Georges-Pompidou et de La Pitié-Salpêtrière, à Paris pour faire les essais... 
 
Cependant cet essai a été suspendu, pour des raisons qui n'ont pas été précisées par la direction de l'AP-HP. Les éléments complémentaires, qui avait été demandés ont été communiqués le jour même, par la société Hemarina, qui regrette cette décision, la jugeant trop expéditive. Le professeur Laurent Lantieri Chef de l'Hôpital Georges Pompidou déplore aussi l'arrêt de cette étude : « Nous restons confiants dans le potentiel de la molécule d’Hemarina de pouvoir oxygéner des patients et réduire la pression exercée sur les services de réanimation... J’ai pu moi-même dans mon service tester l’efficacité et l’innocuité du M101 (érythrocruorine) dans des indications de greffes et notamment pour une greffe du visage », il n'est pas le seul à regretter cette décision. Nous espérons que les recherches vont se poursuivre et que de nouveaux éléments seront apportés afin que cette molécule puisse à nouveau faire partie des candidats potentiels pour sauver des vies car toute option doit être envisagée. Le temps presse...  
 
Take care.
 
M. E. DAVID
 
Liens en rapport avec ce sujet :
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